je viens, — selon l’usage — antique — et solennel, — célébrer — avec vous…
Comme exemple de vers libérés, prenons le sonnet de Verlaine :
Parsifal — a vaincu — les filles, — leur gentil — babil — et la luxure — amusante — et sa pente — vers la chair…
Prenons enfin, comme exemple de vers libre, le commencement du poème de Vielé-Griffin, Octobre :
La brise — déjà brusque — et de voix rude…
Suivant quelle loi vont s’ordonner ces séries de pieds rythmiques ? autrement dit, quelle loi va faire, de ces séries de pieds rythmiques, des vers ?
Deux éléments nouveaux entrent ici en jeu : 1o l’unité de pensée, 2o le nombre des syllabes.
1o L’unité de pensée. — Le vers peut être considéré comme une unité formelle correspondant à une unité intérieure et caractérisée par l’unité de signification, l’unité de vision, l’unité musicale ; Gustave Kahn a fort bien dit que le vers devait être « un fragment le plus court possible figurant un arrêt de la voix et un arrêt du sens », ce qui revient à concevoir le vers comme une sorte de pied rythmique supérieur. D’autres ont parlé d’une unité respiratoire ; quelques-uns ont dit un jaillissement, — toutes formules qui expriment au fond la même chose.