Page:Dujardin - Poésies, 1913.djvu/121

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Une fois tu m’as dit, les joues très pâles :
Oh ! que nue suis-je blanche et pure et neuve et virginale,
Oh ! que ne suis-je, ô mon amant, si liliale,
Pour me donner à toi, et que la nuit qui nous ceint soit hyménéale !

Mes preuves sont les odes ruisselantes
Que ton âme me chante.

Et j’en connais encore d’autres,
D’autres preuves, qui nous lient l’un à l’autre.

C’est le jour où tu avais mis
Ta robe fraîche, ta robe aux jolis plis,
Où nous étions partis

En des campagnes, en des printemps,
Au pays des paysans
Et des bergers galants
Et des amants ;

C’est le jour où, dans la tonnelle
De l’auberge un peu solennelle,

J’ai renversé mon verre, mon plein verre,
Sur la robe légère,
Sur la robe de ma bergère ;