Page:Dujardin - Poésies, 1913.djvu/231

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A la Saint-Jean les nuits sont tièdes ;
Quand les fanfares éclatantes de midi
Se sont tues, les violons soupirent des intermèdes,
Et la symphonie
Chante encore dans la douceur des harmoniques assoupies.

Les oiselets clairs
Sèment des éclairs
Au bout de leurs ailes ;
Dans mes yeux béants
Des lueurs d’argent
Ruissellent.

*

C’était du temps de la Saint-Jean,
Souvenez-vous-en…

A la Saint-Jean les nuits sont amoureuses.
Et les acres parfums
Épars au sein de l’ombre vaporeuse
Tout à coup sombrent dans l’essaim
Des brises les plus fraîches du matin.

Par la fenêtre
La fraîcheur qui pénètre
Dans la chevelure de l’amante rôde ;