Page:Dujardin - Poésies, 1913.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
26
la comédie des amours


Et que nos âmes sombrent
A quérir dans la pénombre
Vers quelles décombres
Nous emporte son ombre !



Il est celui que dès les temps
Rêvèrent nos printemps.

Pour lui nous sommes nées,
Nos années
Lui sont destinées.

Nos mères nous ont faites
Pour parer ses fêtes.

Il est l’idole
A qui l’on immole
Parmi les girandoles
Et sous les banderolles
Nos âmes qui vers lui volent.

Depuis notre matin
Le destin
Parfume d’encens et de thym
Nos corps qui seront son festin.