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puis une lente convulsion fit arquer le buste qui se détendit et s’affaissa.

Castagne, que les fatigues de son rôle avaient terriblement lassé, ne se réveilla que secoué à plusieurs reprises par le brancardier qui lui demandait où se trouvait l’eau oxygénée. Il ne se décida à se lever qu’à la résonnance du mot « colonel » lequel fit tressaillir son âme d’espion. Il accourut.

— A-t-il parlé ? fit-il tout de suite.

— Oui, éluda Rhœa. Les Allemands seront ici dans deux heures.

— A-t-il des papiers.

— Cherchez !…

L’immonde personnage s’accroupit. De la poche gauche, il enleva un portefeuille, et, de la ceinture, de l’or avec un petit papier précieusement roulé.

La voix du major approchait. Castagne passa rapidement le papier à Rhœa, garda l’or et tendit le portefeuille au docteur qui entrait.

— Le diable vous emporte ! fit l’homme de science ; me déranger pour un macchabée. Tas d’idiots ! Je vous apprendrai à me f… la paix. Qu’est-ce que vous voulez que je fasse de ce portefeuille ? Je ne suis pas gestionnaire, moi, bougres d’imbéciles. Je fous le camp.

— Major, interrompit Rhœa, les Allemands seront ici dans deux heures.

— Qui vous a dit cela ?

— Lui !