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des parterres fleuris rendirent la confiance et l’équilibre à ses nerfs excédés. Elle était venue pour diriger et assurer la retraite de ceux dont elle avait la responsabilité, mais, dès son réveil, le lendemain, elle succomba à l’amollissement de l’ambiance. On était si bien, loin du fracas des gares, des galopades des patrouilles, et du grouillement de la foule mal odorante. À tout prendre, elle pouvait faire là son devoir. Elle louerait une automobile, et, — grâce à l’autorité que lui conférait son titre de vice-présidente honoraire dans la Croix-Rouge, — elle pourrait inspecter les hôpitaux de la région, et rédiger des rapports. Son mari devait suivre la fortune du gouvernement ; par conséquent, il serait toujours à l’abri. Seul, le souvenir de son fils troublait le bien-être de sa villégiature.

— Est-ce que Madame a des nouvelles de monsieur André, disait parfois la femme de chambre que les vingt-sept ans de son jeune maître avaient parfois troublée.

Elle était la fille de Thiennet ; et, depuis son enfance, admirait son « petit patron » comme on l’appelait à l’office.

— Comment voulez-vous que j’en aie ? Nous sommes isolés, je vous l’ai déjà dit.

— Quel malheur qu’il ne soit point ici !… Il me semble qu’on aurait moins peur !

Jusqu’au milieu de septembre, madame Breton de l’Écluse ne se cacha point ; mais on ne la vit pas