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façon si désordonnée, qu’elle faisait penser à une laie dont on aurait dévasté la portée.

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De retour à Paris, — après un accueil chaleureux en Suisse — les otages rentrèrent chez eux. Monsieur Denizet accompagna Jeanne Deckes jusqu’à sa porte, et Monsieur Bonfils dut, bon gré mal gré, accepter l’hospitalité de la doctoresse.

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Dès les premiers jours de leur arrivée, les prisonniers restèrent stupéfaits de l’attitude de Paris et des Parisiennes. Celles-ci portaient des robes courtes et des bottes hautes qui rééditaient exactement la silhouette tzigane de l’opérette « Rêve de Valse ». Les fourrures au bas des manteaux — de coupe polonaise — donnaient aux Françaises des allures d’Autrichiennes en fête.

— Décidément, dit Monsieur Bonfils, la couture est encore entre les mains des Boches ; ils poussent l’ironie jusqu’à vous habiller en Hongroises. Il est vrai que les jupes larges et courtes sur de hautes bottines rappellent les débardeuses du second empire, l’allusion est délicate. On vous fait flotter entre les