Page:Dulaure - Des divinités génératrices ou du culte du phallus chez les anciens et les modernes, 1805.djvu/43

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reçurent des Egyptiens le Phallus, il n’adhérait à aucun corps, et que les Grecs, même du temps d’Hérodote, n’avaient point encore adopté cette réunion. Cet historien, en décrivant les cérémonies de ce culte, qu’on célébrait en Egypte, semble s’étonner de ce qu’on avait réuni au Phallus une petite figure humaine. « Ils ont inventé, dit-il, des figures humaines d’une coudée de haut, auxquelles est adjointe la partie génitale, presque aussi grande que le reste du corps[1]. »

Je tire de ce fait une nouvelle preuve de mon opinion. Si le Phallus avait appartenu au corps humain, il y aurait adhéré dès l’origine de cette institution, et l’on voit qu’il y eut un temps en Egypte où il était absolument isolé, et que les Grecs, qui tenaient ce culte des Egyptiens, avaient maintenu son isolement.

Le récit d’Hérodote prouve que le Phallus réuni à une figure humaine, était d’une grandeur disproportionnée à cette figure. Il connaît la cause mystérieuse de cette disproportion ; mais, par un motif de religion, il ne veut pas la publier. Après avoir dit que cette figure humaine d’une coudée de haut était munie

  1. Hérodote, Euterpe, liv.2, p. 42.