Page:Dulaure - Des divinités génératrices ou du culte du phallus chez les anciens et les modernes, 1805.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’un Phallus presque aussi grand que le reste du corps, et que des femmes en procession portaient plusieurs de ces figures dans les bourgs et villages, en faisant mouvoir le Phallus par le moyen d’une corde, il ajoute : « Mais pourquoi ces figures ont-elles le membre génital d’une grandeur si peu proportionnée ? et pourquoi ces femmes ne remuent-elles que cette partie ? On en donne une raison sainte ; mais je ne dois pas la rapporter[1]. »

Cette réserve d’Hérodote annonce qu’il était initié aux mystères du Phallus ; qu’il en connaissait l’origine, mais qu’il ne pouvait la divulguer. Il paraît que la figure humaine à laquelle on adjoignait le Phallus était un accessoire fort indifférent, que les prêtres avaient imaginé pour donner le change et cacher aux yeux du vulgaire la véritable origine de ce culte.

La grandeur disproportionnée du Phallus annonce assez qu’il n’appartenait pas à la figure humaine à laquelle il adhérait. D’ailleurs, cette disproportion était un mystère ; et si le Phallus avait appartenu à la figure humaine,

  1. Hérodote, liv. 2.