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IMIRCE OU LA FILLE DE LA NATURE

l’éclat de ce beau sein ; le tact de cette gorge est le picotement de ces petits animaux qui combattent quand nous la touchons avec les petits animaux qui composent notre main. Les insectes de la femme, plus vifs, plus pétulants, mettent tellement les nôtres en convulsion, les agitent si délicieusement, que ces animaux, répandus dans toutes les parties de notre corps, se précipitent avec violence vers les reins, s’unissent en troupe pour lever le pont-levis, passer et se joindre aux insectes de la femme, et dans le moment de ce passage, ils te procurent une extase voluptueuse.

« Les arbres, les fossiles, la terre et l’eau sont composés de ces petits animaux, qui sont autant de particules du plat animal-monde, ils vivent sur lui sous leur forme d’arbres, de fossiles, comme nous vivons à son derrière sous notre petite forme de poils. Les insectes qui forment un arbre, se divisent quand l’arbre est mis en pièces, si l’on brûle l’arbre, une partie de ces insectes se divisent en animaux cendres, qui se réunissent vers la partie de l’animal-monde qui forme un arbre ; il en est de même d’un homme que tu mets en terre, les petits insectes qui composent ton corps, se séparent et vont se rejoindre pour former encore un poil au derrière du grand animal-monde. Tu vois qu’avec rien on bâtirait un système. Un homme qui rêve dans un cabinet, pour endormir ses compatriotes, ferait, avec cette seule idée, dix volumes pour ne rien t’apprendre. »