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POUR S’ENTENDRE ET SE COMPRENDRE


Les pages qu’on va lire ne sont, à proprement parler, ni un « journal » ni des « mémoires » ; elles forment plutôt un ouvrage que l’on pourrait classer dans la catégorie des « reportages romancés ». Avec cette particularité, toutefois, qu’ici l’auteur a été lui-même acteur dans l’aventure.

Ces pages, en effet, ont été pour la plupart écrites dans les deux camps, « quelque part au Canada », où j’ai été interné à partir du mois de juin 1940 jusqu’au mois d’octobre 1943. Quarante mois, pendant lesquels j’ai recueilli des remarques, des observations et des impressions non seulement sur moi-même mais aussi sur la vie que menaient avec moi presque un millier d’autres internés. Voici donc un récit qu’on peut à juste titre qualifier de « vécu ».

J’ajoute que le fait d’avoir été, durant plus de deux ans, le directeur de l’hôpital du camp et d’avoir, pendant toute la durée de mon internement, donné régulièrement des cours de français, d’histoire de la littérature française et d’histoire de la philosophie, m’a permis d’avoir des relations suivies et intimes avec presque tous mes compagnons de l’aventure. Ces relations et cette intimité m’ont permis de