Peu de tems après que ce livre parut
pour la première fois, je rencontrai par
hazard un homme riche qui sortoit d’une
maison pour entrer dans son carosse.
Je viens, me dit-il en passant, d’entendre
dire beaucoup de bien de votre
Histoire des Tropes. Il crut que les
Tropes étoient un peuple. Cette aventure
me fit faire réflexion à ce que
bien d’autres persones m’avoient déjà
dit, que le titre de ce livre n’étoit pas
entendu de tout le monde ; mais après
y avoir bien pensé, j’ai vu qu’on en
pouvoit dire autant d’un grand nombre
d’ouvrages auxquels les auteurs ont
conservé le nom propre de la science
ou de l’art dont ils ont traité.
D’ailleurs, le mot de Tropes n’est pas un terme que j’aie inventé, c’est un mot conu de toutes les persones qui ont fait le cours ordinaire des études,