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ASCANIO.

En effet, il avait reconnu Hermann à travers la lucarne de la petite remise.

— Ché retroufé moi isi ; moi pas zavoir comment y être fenu, moi. Tirez la ferrou, que ch’aille mi pattre. Fite, fite, fite ; la main mi dimanche.

— Voilà ! dit l’écolier en se mettant en devoir de rendre à Hermann le service qu’il lui demandait.

Pendant ce temps Âscanio s’avançait vers la porte du quai, où se faisait entendre un terrible froissement d’épées. Lorsqu’il ne fut plus séparé des combattans que par l’épaisseur du bois, il craignit on se montrant inopinément de tomber aux mains de ses ennemis, et regarda par le vasistas grillé. Alors il vit en face de lui Cellini, ardent, furieux, acharné ; il comprit que messire Robert était perdu. Il ramassa la clef qui était à terre, ouvrit vivement la porte, et ne songeant qu’à la promesse qu’il avait faite à Colombe, il reçut, comme nous l’avons dit, dans l’épaule, le coup qui sans lui eût inévitablement transpercé le prévôt.

Nous avons vu quelle avait été la suite de cet événement. Benvenuto, désespéré, s’était jeté dans les bras d’Ascanio ; Hermann avait enfermé le prévôt dans la prison dont il sortait à l’instant même, et Jacques Aubry, juché sur le rempart, battait des ailes et chantait victoire. La victoire, en effet, était complète ; les gens du prévôt, voyant leur maître prisonnier, n’essayèrent même pas de la disputer et mirent bas les armes.

En conséquence les ouvriers entrèrent tous dans la cour du Grand-Nesle, désormais leur propriété, et fermèrent la porte derrière eux, laissant dehors les hoquetons et les sergens.

Quant à Benvenuto, il n’avait pris part à rien de ce qui