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ASCANIO.

XIX.

AMOUR IDÉE.

Le lendemain, au jour naissant, Ascanio, déterminé à remettre entre les mains du maître sa destinée, se dirigea vers la fonderie, où Cellini travaillait tous les matins. Mais au moment où il allait frapper à la porte de la chambre que Benvenuto appelait sa cellule, il entendit la voix de Scozzone. Il pensa que sans doute elle posait, et se retira discrètement pour revenir un peu après. En attendant, il se mit à se promener dans le jardin du Grand-Nesle, et à réfléchir à ce qu’il dirait à Cellini, à ce que probablement Cellini lui dirait.

Cependant Scozzone ne posait pas le moins du monde. Elle n’avait même jamais mis le pied dans la cellule, où personne, au grand désespoir de sa curiosité, n’avait encore pénétré, et où Benvenuto ne souffrait pas qu’on le dérangeât. Aussi, la colère du maître fut terrible, lorsqu’en se retournant, il vit derrière lui Catherine, ouvrant plus grands que jamais ses grands yeux éveillés. Le désir de voir de l’indiscrète trouvait d’ailleurs peu à se satisfaire. Quelques dessins sur les murs, un rideau vert devant la fenêtre, une statue d’Hébé commencée, et une collec-