Mais qui vous parle encore de ces vers ? Mais je n’y pense n’y pense plus à ces vers. Je… je… oh ! mon Dieu, que je suis malheureuse !
Je vous en prie, je vous en supplie…
Laissez-moi, vous m’impatientez et je vous déteste ; ne suis-je pas même libre de pleurer si je suis triste ? Mais c’est de la tyrannie. — S’élançant dans les bras de madame de Vertpré qui entre. Oh ! ma tante, ma tante !
Scène IV.
Qu’as-tu donc ?
Ah ! je suis bien malheureuse !
Madame !
Je vous remercie, monsieur Léon, de m’avoir attendue. Qu’est-ce, Pauline ? Encore une querelle, Une bouderie ?
Oh ! cette fois, il n’y a pas de ma faute, ma tante ; si vous saviez…
Avez-vous pensé à moi ?
À vous ? toujours.
Quand je dis à moi, c’est à ma commission que je veux dire.
À votre portrait ? Le voici, madame, délicieux de beauté, éclatant de fraîcheur, et cependant si au-dessous…
Flatteur ! donnez-le-moi.
Déjà !
Regarde donc, Pauline ; trouves-tu qu’il me ressemble ?
Oui, ma tante.
Dis donc ? Est-ce que tu crois que tu l’as vu ? Tu boudes, Pauline ; viens avec nous, cela te distraira.
Merci.
Vous sortez, madame ?
Oui, voilà pourquoi je vous ai fait prier de m’attendre ; j’ai besoin de votre bras.
C’est cela, il ne restera même pas pour que je le gronde. Oh ! je suis bien sacrifiée.
Et où allons-nous ?
Sur la grande route : j’attends une personne que je n’ai pas revue depuis longtemps, que j’ai grande envie de revoir, et je vais au-devant…
De lui ou d’elle ?
madame de vertpré, avec intention. De lui.
Ah !… Vous avez remarqué le temps ?
Un peu couvert.
Noir comme de l’encre.
Vous craignez la pluie, et vous refusez d’être mon chevalier ?
Moi, madame !
Je réclame de vous un service, et, lorsqu’il s’agit de me le rendre, quelques gouttes d’eau vous font peur.
Quelques gouttes d’eau me font peur ! mais je traverserais pour vous le détroit de Sestos !… Partons, madame, partons.
Décidément, Pauline, tu ne viens pas ?
Décidément, ma tante, je reste.
Eh bien ! écoute : il va me raconter la cause de votre querelle, je le gronderai, et je le ramènerai soumis et
Adieu, ma tante.
Au revoir, mademoiselle.
Au revoir, monsieur.