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GAULTIER.

Buridan ! Buridan ici !

LA REINE.

Silence !

(Landry paraît au balcon.)



Scène IV


Les mêmes ; LANDRY, sur le balcon.
BURIDAN, regardant le balcon et apercevant Landry.

Landry !

LANDRY, montrant la boîte de fer.

Capitaine.

BURIDAN.

Tu vois.

LANDRY.

Bien.

BURIDAN.

La boîte ?

LANDRY.

Les douze marcs d’or ?

BURIDAN.

Ce soir je te les porterai.

LANDRY.

Où ?

BURIDAN.

À mon ancien logement, chez Pierre de Bourges, le tavernier.

LANDRY.

Ce soir je vous remettrai la boîte.

BURIDAN.

J’ai à l’interroger sur beaucoup de choses.

LANDRY.

Je vous répondrai sur toutes.

BURIDAN, se retournant, aux gardes.

C’est bien, faites éloigner ces hommes.

LES GARDES.

Arrière, manants ! arrière !

LE PEUPLE, en dehors, qui est censé sur le balcon.

Vive le roi ! vire le roi !

(Les gardes font descendre le peuple à coups de manches de hallebardes.)
LE ROI.

Maintenant, occupons-nous des affaires du royaume… Adieu, messeigneurs.

L’OFFICIER.

Place au roi ! — (Le roi sort par le fond.) Place à la reine ! — (La reine passe.) Place au premier ministre !

(Il passe et entre au conseil ; les gardes seulement sortent.)



Scène V


SAVOISY, DE PIERREFONDS, GAULTIER, SIRE RAOUL, seigneurs.
SAVOISY.

Ça, sommes-nous éveillés, dormons-nous, messeigneurs ? quant à moi, je m’installe ici… — (Il s’assied.) Si je dors, on m’éveillera ; si je veille, on me mettra à la porte ; mais je veux savoir comment finiront ces choses.

PIERREFONDS.

Si nous demandions à Gaultier, peut-être est-il dans le secret. Gaultier !

GAULTIER, se jetant sur un fauteuil de l’autre côté.

Oh ! laissez-moi, messeigneurs : je ne sais rien… je ne devine rien. Laissez-moi, je vous prie.

LANDRY.

La porte s’ouvre.

L’OFFICIER, entrant par le fond.

Le sire de Pierrefonds ?

PIERREFONDS.

Voici.

L’OFFICIER.

Ordre du roi.

(Il sort. Tous les courtisans se groupent autour de Pierrefonds.)
PIERREFONDS, lisant.

« Ordre d’aller prendre à Vincennes le sire Enguerrand de Marigny, et de le conduire à Mont-faucon. »

LANDRY.

Bien, c’est un arrêt de mort au bas duquel le roi a mis sa première signature ; cela promet : bien des compliments sur la mission.

PIERREFONDS.

J’en aimerais mieux une autre ; mais, quelle qu’elle soit, je vais l’accomplir. Adieu, messieurs.

(Il sort.)
LANDRY.

Nous voilà toujours fixés sur un point : c’est que le premier ministre sera pendu… le roi avait promis de faire quelque chose pour son peuple.

L’OFFICIER, entrant.

Le sire comte de Savoisy ?

LANDRY.

Voici.

L’OFFICIER.

Lettres patentes du roi.

(Il sort.)
TOUS, se rapprochant de Savoisy.

Ah ! voyons, voyons.

SAVOISY.

Sang-Dieu ! messeigneurs ; vous êtes plus pres-