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Très bien ! Alors nous allons avoir la sérénade.
TERESINA.
Oh ! J’espère bien que ce jeune seigneur n’y a pas même fait attention, car ce fut un oubli et pas autre chose ; demain, dès le matin, Paquita, tu iras le chercher à la petite porte du parc.
PAQUITA.
Tenez, ce n’est pas la peine ; entendez-vous ?
TERESINA.
Oh ! Mon Dieu !
PAQUITA.
Eh bien, qu’y a-t-il là d’effrayant ?
TERESINA.
Oui ; mais si Don Josès savait…
PAQUITA.
Ah ! Voilà la grande affaire… Il ne le saura pas.
TERESINA.
Que fais-tu ?
PAQUITA.
Je vais ouvrir.
TERESINA.
Je te le défends !
PAQUITA, ouvrant.
Ah ! Mon Dieu ! Vous avez parlé trop tard.
TERESINA.
Imprudente !…
PAQUITA.
Voulez-vous que je la referme ?
TERESINA.
Oh ! Puisqu’elle est ouverte…
PAQUITA.
Vous avez raison.
Venez tout doucement.
TERESINA, à la fenêtre.
Le voilà ! C’est bien lui… Je le reconnais à sa plume rouge.
PAQUITA.
Écoutez !…
DON JUAN, chantant au bas de la fenêtre.
En me promenant ce soir au rivage,
Où pendant une heure, à vous j’ai rêvé,
J’ai laissé tomber mon cœur sur la plage.
Vous veniez ensuite et l’avez trouvé.
Dites-moi comment finir cette affaire :
Les procès sont longs, les juges vendus,
Je perdrai ma cause ; et pourtant que faire ?
Vous avez deux cœurs, et je n’en ai plus !
Mais, dès qu’on s’entend, bientôt tout s’arrange,
Et souvent le mal vous conduit au bien.
De nos cœurs entre eux faisons un échange :
Donnez-moi le vôtre, et gardez le mien.
PAQUITA.
La ritournelle est délicieuse.
La la la la la…
TERESINA, l’arrêtant.
Paquita !
PAQUITA.
Oh ! c’est vrai ; et moi qui ne pense pas…
TERESINA, soupirant
Heureusement que nous sommes enfermées dans ce vieux château, et qu’il n’y a pas à craindre que ce cavalier y entre !
PAQUITA, soupirant plus fort.
Oui, très heureusement !
TERESINA, redescendant la scène.
Aussi, je suis tranquille.
PAQUITA, à demi-voix.
Écoutez !
TERESINA.
Quoi ?
PAQUITA.
On marche dans le corridor !…
TERESINA, vivement.
Fermez cette porte, Paquita !
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