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qu’elle ne peut réagir par elle-même. Il crée pour l’exciter un principe immatériel, éthériforme, dominant l’organisme, l’âme.

L’irritabilité était donc une propriété de l’âme, puisque les causes agissaient sur celle-ci pour amener un changement dans la machine animale.

Signalons en passant E. Darwin qui, pour étendre la doctrine de Stahl à tous les corps vivants, émet cette opinion que les végétaux aussi ont une âme particulière, d’une autre essence que celle des animaux.

En 1748, Gorter revient à la doctrine de Glisson, il tire l’Irritabilité du délaissement dans lequel elle était tombée.

Winter développe cette idée.

Lups montre que cette propriété appartient aux végétaux et Gaub, admet qu’elle est propre aux liquides organiques.

Enfin nous arrivons à Haller qui, pénétré de la méthode philosophique de Bacon et de Descartes, ne se contente pas de baser ses opinions sur des principes généraux entrevus dans l’organisme, mais recourt à l’expérimentation pour ses recherches physiologiques. Il mit à nu toute sorte de tissus sur lesquels il fit agir des agents chimiques, physiques et mécaniques. Il déduisit de ses expériences, que les tissus possèdent une propriété particulière sous l’influence de laquelle ils reviennent à leur état ordinaire quand ils ont été déplacés. Pour la facilité du langage il appela ces deux effets, contractilité et rétractilité, et la propriété intrinsèque des tissus par laquelle ils ressentent l’action des causes, Irritabilité. Il donne