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Page:Dumas - Essai sur l’irritabilité.djvu/15

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le nom de Sensibilité au principe particulier que possèdent les nerfs de sentir la douleur quand ils sont irrités.

Cette doctrine était fort belle pour l’époque et répondait on ne peut mieux aux idées philosophiques ; mais elle était trop étroite, car elle ne pouvait s’appliquer aux végétaux, ceux-ci n’ayant pas de filets nerveux.

Malgré le bien qu’elle fit à la médecine, cette doctrine trouva de nombreux détracteurs. Lary, Whytt, Cullen. Lary et Whytt se refusaient à admettre qu’un tissu puisse être excité s’il ne possède pas des nerfs ; cette opinion, nullement fondée, est encore soutenue de nos jours par quelques physiologistes.

Fontana, Signa relevèrent les attaques portées contre Haller.

Bientôt on rejeta l’Irritabilité de Glisson et la sensibilité de Haller, pour admettre un principe général propre aux végétaux et aux animaux, régissant tous les êtres vivants.

C’est le principe vital de Barthez, d’Hufeland et de Blumenbach, dominant l’organisme de concert avec l’âme, qui à la priorité : c’est la ψυχή des philosophes grecs unie au νοῦς d’Aristote. Toujours la philosophie entraînant la médecine dans sa route aventureuse !

Ne reconnaît-on pas dans tes pensées du chef de l’école de Montpellier l’influence du mysticisme du XVIIIe siècle, introduit dans les sciences médicales par Paracelse, Van-Helmont et Jérôme Cardan médecin et naturaliste de Pavie ?

Les systèmes précédents laissés un instant de côté