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GABRIEL LAMBERT.

« — Toute douleur physique ou morale est de mon ressort, ainsi ne craignez donc pas de me confier la vôtre, si vous croyez que je puisse la soulager.

« — Ah ! pour la soulager il n’y a que lui, dit la pauvre femme.

« — Eh bien ! puisque c’est lui qui m’a chargé de vous voir, tout espoir n’est pas perdu.

« — Alors, écoutez-moi ; mais songez, en m’écoutant, que je ne suis qu’une pauvre paysanne.

« — Vous me le dites et je vous crois ; cependant à vos paroles on pourrait vous croire d’une condition plus élevée.

« — Je suis fille du maître d’école du village où je suis née, cela vous expliquera tout.

« J’ai donc reçu un semblant d’éducation, je sais lire et écrire un peu mieux que ne le font les autres paysannes, voilà tout.

« — Alors vous êtes du même pays que Gabriel ?

« — Oui, seulement j’ai quatre ou cinq ans de moins que lui. Aussi loin que je puis me le rappeler, je le vois assis, avec une