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GABRIEL LAMBERT.


« — Ah ! sans cela, s’écria-t-il, nous en aurions bientôt dix, et vingt, et cinquante.

« — Gabriel, repris-je toute frissonnante, que dis-tu donc là ?

« — Rien, Marie, je plaisante.

« Et il remit le billet dans sa poche.

« Huit jours après les élections eurent lieu.

« Malgré les circulaires, le candidat ne fut point nommé. Après son échec, Gabriel se présenta chez lui pour lui rappeler sa promesse ; mais il était déjà parti.

« Gabriel revint au désespoir : selon toute probabilité, le député manqué oublierait la promesse qu’il avait faite au pauvre secrétaire de la mairie.

« Tout à coup une idée parut germer dans son esprit, il s’y arrêta en souriant ; puis, au bout d’un instant il dit :

« — Heureusement que j’ai gardé l’original de cette bête de circulaire.

« Et il me montra cet original écrit et signé de la main du candidat.

« — Et que feras-tu de cet original ? lui demandai-je.

« — Oh ! mon Dieu ! rien du tout, répondit Gabriel ; seulement dans l’occasion ce pa-