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DÉPART POUR PARIS.

pier pourrait me rappeler à son souvenir.

« Puis il ne me parla plus de ce papier, et parut avoir oublié jusqu’à l’existence de la circulaire.

« Huit jours après, le maire vint trouver Thomas Lambert, une lettre à la main. Cette lettre était du candidat qui avait échoué.

« Contre toute attente il avait tenu sa promesse, et écrivait au maire qu’il avait trouvé chez un des premiers banquiers de Paris une place de commis pour Gabriel. Seulement on exigeait un surnumérariat de trois mois. C’était un sacrifice de temps et d’argent nécessaire, après quoi Gabriel toucherait dix-huit cents francs d’appointements.

« Gabriel accourut me faire part de cette nouvelle ; mais, en même temps qu’elle le comblait de joie, elle m’attristait profondément.

« J’avais bien parfois, excitée par les rêves de Gabriel, désiré Paris comme lui, mais pour moi Paris était seulement un moyen de ne pas quitter l’homme que j’aimais ; toute mon ambition à moi se bornait à devenir la femme de Gabriel, et la chose me paraissait bien plus assurée avec l’humble et monotone