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GABRIEL LAMBERT.

apercevoir, tomber un papier de sa poche.

« Je le rappelai, mais sans doute de peur de se laisser attendrir il continua son chemin ; je courus après lui.

« J’arrivai jusqu’à la place où le papier était tombé, et je le trouvai à terre.

« C’était un billet de cinq cents francs, seulement il était sur un autre papier que celui que j’avais vu. Alors je rassemblai toutes mes forces, et j’appelai Gabriel une dernière fois ; il se retourna, me vit agiter le billet, s’arrêta, fouilla dans toutes ses poches, et, s’apercevant sans doute qu’il avait perdu quelque chose, revint vers moi en courant.

« — Tiens, lui dis-je, tu avais perdu ceci, et j’en suis bien heureuse, puisque je puis t’embrasser encore une dernière fois.

« — Ah ! me dit-il en riant, c’est pour toi seule que je reviens, chère Marie, car ce billet ne vaut rien.

« — Comment, il ne vaut rien ?

« — Non, le papier n’est point pareil à celui-ci.

« Et il tira l’autre billet de sa poche.

« — Eh bien ! qu’est-ce que ce billet, alors ?

« — Un billet que je me suis amusé à imi-