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DÉPART POUR PARIS.

ter, mais qui n’a aucune valeur ; tu vois bien, chère Marie, c’est pour toi seule que je reviens.

« Et, comme pour me donner une dernière preuve de cette vérité, il déchira le billet en petits morceaux, et abandonna les morceaux au vent.

« Puis, il me renouvela encore une fois ses promesses et ses protestations, et comme le temps pressait et qu’il sentait que je n’avais plus la force de me tenir debout, il m’assit sur le bord du fossé, me donna un dernier baiser, et partit.

« Je le suivis des yeux, et les bras étendus vers lui tant que je pus le voir ; puis lorsqu’un détour du chemin me l’eut dérobé, je cachai ma tête entre mes deux mains et je me mis à pleurer.

« Je ne sais combien de temps je restai ainsi concentrée et perdue dans ma douleur.

« Je revins à moi au bruit que j’entendais autour de moi. Ce bruit était occasionné par une petite fille du village qui faisait paître ses brebis et qui me regardait avec étonnement, ne comprenant rien à mon immobilité.

« Je relevai la tête.

« — Tiens, dit-elle, c’est vous, mademoi-