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GABRIEL LAMBERT.

barbe était nouvellement faite, ses cheveux ondulaient comme s’ils sortaient du fer de son valet de chambre.

Tout au contraire, la chevelure de M. de Faverne dénonçait une nuit agitée.

On voyait qu’il n’avait pas été coiffé depuis la veille, et que cette coiffure avait été fort dérangée par l’agitation de la nuit ; sa barbe était longue, et sa chemise de jaconas était évidemment la même que celle avec laquelle il avait couché.

— Décidément cet homme est un manant, murmura Olivier.

Je lui remis une des épées, tandis qu’on remettait l’autre à son adversaire.

Olivier la prit par la lame et eut à peine l’air de la regarder : on eût dit qu’il tenait une canne.

M. de Faverne prit au contraire la sienne par la poignée, fouetta deux ou trois fois l’air avec la lame ; puis il s’enveloppa la main avec un foulard afin d’assurer d’autant mieux l’épée dans sa main.

Olivier seulement alors ôta ses gants, mais jugea inutile d’user de la précaution que venait de prendre son adversaire ; seulement