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L’ALLÉE DE LA MUETTE.

alors je remarquai sa main : elle avait la blancheur et la délicatesse d’une main de femme.

— Eh bien ! monsieur, dit M. de Faverne, eh bien ?

— Eh bien ! j’attends, répondit Olivier.

— Allez, messieurs, dit Alfred.

Les adversaires, qui étaient à dix pas l’un de l’autre, se rapprochèrent alors ; je remarquai que plus Olivier se rapprochait, plus sa figure devenait douce et souriante.

Tout au contraire, la figure de son adversaire prit un caractère de férocité dont j’aurais cru ses traits incapables ; son œil devint sanglant et son teint couleur de cendres.

Je commençai à être de l’avis d’Olivier : cet homme était un lâche.

Au moment où les épées se touchèrent, ses lèvres s’entr’ouvrirent et montrèrent ses dents convulsivement serrées.

Tous deux tombèrent en garde en face l’un de l’autre ; mais autant la pose d’Olivier était simple, facile, élégante, autant celle de son adversaire, quoique dans toutes les règles de l’art, était roide et anguleuse.