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GABRIEL LAMBERT.

On voyait que cet homme avait appris à faire des armes à un certain âge, tandis que l’autre, en vrai gentilhomme, avait depuis son enfance joué avec des fleurets.

M. de Faverne commença l’attaque : ses premiers coups furent vifs, serrés, précis ; mais, ces premiers coups portés, il s’arrêta comme étonné de la résistance de son adversaire. En effet, Olivier avait paré ses attaques avec la même facilité qu’il eût fait dans un assaut de salle d’armes.

M. de Faverne en devint plus livide encore, si la chose était possible, et Olivier plus souriant.

Alors M. de Faverne changea de garde, plia sur ses genoux, écarta les jambes à la manière des maîtres italiens, et recommença les mêmes coups, mais en les accompagnant de ces cris qu’ont l’habitude de pousser, pour effrayer leurs adversaires, les prévôts de régiment.

Mais ce changement d’attaque n’eut aucune influence sur Olivier : sans reculer d’un pas, sans rompre d’une semelle, sans précipiter un seul de ses mouvements, son épée se lia à celle de son adversaire ou la précéda alter-