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Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/111

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et, d’une voix si faible, qu’à peine si on put l’entendre, il balbutia ce peu de mots :

— Pas assez de lard !…

À ces paroles, ce fut à la reine de pâlir à son tour. Elle se précipita à ses genoux, s’écriant d’une voix entrecoupée par ses sanglots :

— O mon malheureux, infortuné et royal époux ! Quel chagrin ne vous ai-je pas causé pour n’avoir pas écouté les remontrances que vous m’avez déjà faites si souvent ; mais vous voyez la coupable à vos genoux, et vous pouvez la punir aussi durement qu’il vous conviendra.

— Qu’est-ce à dire ? demanda le roi : et que s’est-il donc passé qu’on ne m’a pas dit ?

— Hélas ! hélas ! répondit la reine, à qui son mari n’avait jamais parlé si rudement ; hélas ! c’est dame Souriçonne avec ses sept fils, avec ses neveux, ses cousins et ses alliés qui ont dévoré tout le lard !

Mais la reine n’en put dire davantage : les forces