Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/215

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sayèrent de se tirer les gens du pays ; mais bientôt on entendit les cris de fureur et de désespoir : un jardinier qui se sauvait avait abattu, avec le manche de sa bêche, la tête d’un bramine fort considéré dans sa caste, et le Grand Sultan lui-même avait renversé de son cheval un polichinelle alarmé qui avait passé entre les jambes de son quadrupède ; le brouhaha allait en augmentant, quand l’homme à la robe de chambre de brocart, qui, à la porte de la ville, avait salué Casse-Noisette du titre de prince, grimpa d’un seul élan tout en haut de la brioche, et ayant sonné trois fois d’une cloche claire, bruyante et argentine, s’écria trois fois :

— Confiseur ! confiseur ! confiseur !

Aussitôt le tumulte s’apaisa ; les deux cortèges embrouillés se débrouillèrent ; on brossa le Grand Sultan qui était couvert de poussière ; on remit la tête au bramine, en lui recommandant de ne pas éternuer de trois jours, de peur qu’elle ne se dé-