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Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/263

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Il voyagea bien des jours à travers les vallées, apaisant sa faim avec les mûres sauvages des haies, étanchant sa soif dans l’eau vive des ruisseaux ; enfin, il arriva près d’un village compose de chaumières éparses. La fatigue et le manque de nourriture avaient énervé sa constitution jadis si robuste ; il se traîna en chancelant, avec l’espoir de trouver quelqu’un qui vint à son secours ; mais il ne vit personne, excepté une jolie fille blonde qui était assise sur le seuil de sa cabane et mangeait du pain trempe dans du lait. Il essaya de s’approcher d’elle ; mais, incapable de faire un pas de plus, il tomba par terre tout de son long ; l’enfant se leva vivement en voyant choir ainsi presque à ses pieds, et en entendant gémir l’étranger have et misérable ; elle lui souleva la tête, et sa pâleur livide, ainsi que sa maigreur, lui ayant dévoilé les causes de sa souffrance, elle porta la jatte de lait à ses lèvres et l’y maintint jusqu’à ce qu’il eut avalé tout ce qu’elle contenait avec l’avidité