milliers de souris, et, après une défense héroïque, fut dévorée avec armes et bagages.
Casse-Noisette avait voulu profiter de ce moment de repos pour rallier son armée ; mais le terrible spectacle de la réserve anéantie avait glacé les plus fiers courages. Paillasse était pâle comme la mort ; Arlequin avait son habit en lambeaux ; une souris avait pénétré dans la bosse de Polichinelle, et, comme le renard du jeune Spartiate, lui dévorait les entrailles ; enfin le colonel des hussards était prisonnier avec une partie de son régiment, et, grâce aux chevaux des malheureux captifs, un corps de cavalerie souriquoise venait de s’organiser.
Il ne s’agissait donc plus, pour l’infortuné Casse-Noisette, de victoire ; il ne s’agissait même plus de retraite, il ne s’agissait que de mourir. Casse-Noisette se mit à la tête d’un petit groupe, décidés comme lui à vendre chèrement leur vie.
Pendant ce temps, la désolation régnait parmi les