Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/86

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la garde civique était morte comme les trois cents Spartiates, sans reculer d’un pas. Casse-Noisette était acculé contre le rebord de l’armoire, qu’il tentait en vain d’escalader : il lui eût fallu pour cela l’aide de mademoiselle Claire ou de mademoiselle Rose ; mais toutes deux avaient pris le parti de s’évanouir. Casse-Noisette fit un dernier effort, rassembla tous ses moyens, et cria, dans l’agonie du désespoir :

— Un cheval ! un cheval ! ma couronne pour un cheval ! »

Mais, comme la voix de Richard III, sa voix resta sans écho, ou plutôt elle le dénonça à l’ennemi. Deux tirailleurs se précipitèrent sur lui et le saisirent par son manteau de bois. Au même instant, on entendit la voix du roi des souris, qui criait par ses sept gueules :

— Sur votre tête, prenez-le vivant ! Songez que j’ai ma mère à venger. Il faut que son supplice épouvante les Casse-Noisettes à venir !