Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/91

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chambre, et causa longtemps avec le chirurgien. Mais, de toutes ses paroles, Marie ne put entendre que celles-ci :

— C’est du délire.

À ces mots, Marie devina que l’on doutait de son récit, et comme, elle-même, maintenant que le jour était revenu, comprenait parfaitement que l’on prit tout ce qui lui était arrivé pour une fable, elle n’insista pas davantage, se soumettant à tout ce qu’on voulait ; car elle avait hâte de se lever pour faire une visite à son pauvre Casse-Noisette ; mais elle savait qu’il s’était retiré sain et sauf de la bagarre, et, pour le moment, c’était tout ce qu’elle désirait savoir.

Cependant Marie s’ennuyait beaucoup : elle ne pouvait pas jouer, à cause de son bras blessé, et, quand elle voulait lire ou feuilleter ses livres d’images, tout tournait si bien devant ses yeux, qu’il fallait bientôt qu’elle renonçât à cette distraction. Le temps lui paraissait donc horriblement long, et elle