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fond ! À travers les troncs des arbres qui couvraient l’abîme de leurs branches, je voyais s’ouvrir le gouffre, sombre comme l’Érèbe, profond comme la nuit !… Pyroïs hennissait, frissonnait, pleurait ; mais le cercle se rétrécissait de plus en plus, et, à moins que les ailes de Pégase attachées à ses épaules ne me permissent, comme à un autre Bellérophon, de m’enlever à travers les airs, je pouvais calculer le moment où nous serions précipités. — Ce moment arriva. Le gouffre béant attendait : Pyroïs poussa un hennissement d’agonie, et, comme s’il eût jugé qu’il était inutile de disputer plus longtemps son existence à la fatalité, il s’élança dans l’abîme… Par un mouvement instinctif, irréfléchi, incalculé, je levai les