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changer de route ? ne peux-tu donc pas franchir ce cercle d’arbres ? ne peux-tu pas bondir parmi ces rochers ? ne peux-tu pas traverser l’Asterion à la nage ? »

Mais lui, secouant toujours la tête :

« — Non, non, disait-il, tu vois, les arbres se resserrent, les rochers grandissent ; la flamme de l’Asterion s’élève comme une muraille… Comment veux-tu fuir, quand la meute des sorcières thessaliennes, conduite par Canidie, est sur notre trace ?… Au gouffre ! au gouffre ! au gouffre !… »

Et toutes les voix de la nature répétaient : « Au gouffre ! » Nous nous rapprochions, en effet, de l’abîme ; j’entendais gronder à ma gauche, et à quelques pas de moi seulement, ce bruissement terrible des choses sans