Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 4.djvu/280

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 279 —

les racines des arbres allongeaient leurs têtes de serpent au bord du gouffre ; les oiseaux volaient au-dessus du gouffre ; la ronde des sorcières tournait autour du gouffre ! Tout cela semblait attendre patiemment l’instant où les forces me manqueraient, et où je serais précipité ; serpents, oiseaux, sorcières savaient bien que je ne pouvais leur échapper ! Moi aussi, je le savais, et c’est ce qui faisait mon agonie ; je me demandais combien de minutes mes bras roidis auraient la force de soutenir mon corps ; mes cheveux se hérissaient sur ma tête ; la sueur roulait de mon front sur mes joues !… Peu à peu, je sentis mes muscles se détendre ; j’aurais voulu pouvoir, à la force de mes bras, me hausser jusqu’à la branche et la saisir avec mes