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Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 4.djvu/281

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dents ; mais la branche, trop faible, pliait sous mes efforts ; je m’épuisais en essais inutiles ; tout le poids de mon corps pendait à mes jambes : il me semblait que les esprits de l’abîme attachaient à chacun de mes pieds l’enclume d’un cyclope ! Toute ma vie se représentait à ma pensée, depuis le jour où les objets extérieurs creusèrent une première empreinte dans mon esprit, et y firent éclore la mémoire, jusqu’au moment où Palæmon vint m’apporter la coupe du voyage, et où je la vidai, déjà monté sur Pyroïs, à la santé des convives, couronnés de fleurs, et qui secouaient les flambeaux de résine parfumée brûlant à leurs mains. Pourquoi les avais-je quittés ? nous étions si mollement couchés, dans nos longues robes