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tait tout le poids de mon corps : je sentais ce bras près de se rompre aux articulations ; je regardais autour de moi avec des yeux sanglants et presque sortis de leurs orbites. J’aurais voulu parler, appeler, crier au secours ; mais toute ma pensée se concentrait dans ces cris incessants qui retentissaient à mon oreille :

« — Au gouffre ! au gouffre ! au gouffre ! »

Enfin, je compris que le moment était venu. Je poussai d’une poitrine haletante quelques soupirs douloureux ; ma main s’ouvrit malgré moi ; je lâchai la branche ; je murmurai à mon tour le cri : « Au gouffre ! » et je m’évanouis en me sentant rouler dans l’espace de l’incommensurable abîme !…