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moi, je ne suis ni déesse, ni reine, je suis la Phénicienne Meroë, qui, depuis trois mois, ai traversé la mer Égée pour venir demeurer à Corinthe, libre que je suis de mes actions, et n’ayant ni frère ni mari qui ait le droit de m’en demander compte.

» — Belle Meroë, lui dis-je alors, puisque tu m’assures que je vis, je ne veux pas démentir une si charmante bouche ; mais, je t’en préviens, je serai moins facile à admettre que tu ne sois ni reine ni déesse… Je suis né à Corinthe, dont les femmes sont si belles, que c’est parmi les Corinthiennes surtout que Vénus choisit ses prêtresses ; j’ai vu Athènes, dont les femmes sont si majestueuses, qu’à cause de la majesté de ses femmes, on a dit qu’Athènes