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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 1.djvu/196

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— On appelle.

— Qui cela ?

— Ce monsieur.

— L’exempt du roi ?

— Oui, et voilà Gilbert aussi qui se promène comme s’il avait quelque chose à dire.

— Alors, va donc, animal.

La Brie obéit avec sa promptitude accoutumée.

— Mon père, dit Andrée en s’approchant du baron, je comprends ce qui vous tourmente à cette heure. Vous le savez, j’ai une trentaine de louis et cette belle montre garnie de diamants que la reine Marie Leczinska a donnée à ma mère.

— Oui, mon enfant, oui, c’est bien, dit le baron ; mais garde, garde, il te faudra une belle robe pour ta présentation… En attendant, c’est à moi de trouver des ressources. Chut ! voici La Brie.

— Monsieur, s’écria La Brie en entrant, et en tenant d’une de ses mains une lettre et de l’autre quelques pièces d’or ; monsieur, voilà ce que la dauphine a laissé pour moi, dix louis ! monsieur, dix louis !

— Et cette lettre, faquin ?

— Ah ! cette lettre est pour vous, monsieur ; elle vient du sorcier.

— Du sorcier ; et qui te l’a remise ?

— Gilbert.

— Je te le disais bien, double brute ; donne, mais donne donc vite !

Le baron arracha la lettre à La Brie, l’ouvrit précipitamment et lut tout bas :

« Monsieur le baron, depuis qu’une si auguste main a touché cette vaisselle chez vous, elle appartient à vous, gardez-la donc comme une relique, et pensez quelquefois à votre hôte reconnaissant.

« Joseph Balsamo »

— La Brie ! cria le baron après avoir réfléchi un moment.

— Monsieur ?