Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 1.djvu/26

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— Y a-t-il un signe certain auquel vous puissiez le reconnaître ?

— Oui, dit le président, et Dieu a daigné me le dévoiler par l’intermédiaire de ses anges.

— Vous seul connaissez ce signe, alors ?

— Moi seul le connais.

— Vous n’avez révélé ce signe à personne ?

— À personne au monde.

— Dites-le tout haut.

Le président hésita.

— Dites, répéta l’étranger avec le ton du commandement, dites, car le moment de la révélation est venu !

— Il portera sur la poitrine, dit le chef suprême, une plaque de diamant, et sur cette plaque étincelleront les trois premières lettres d’une devise connue de lui seul.

— Quelles sont ces trois lettres ?

— L. P. D.

L’étranger écarta d’un mouvement rapide sa redingote et son gilet, et sur sa chemise de fine batiste apparut, resplendissante comme une étoile de flamme, la plaque de diamant sur laquelle flamboyaient les trois lettres de rubis.

— Lui ! s’écria le président épouvanté ; serait-ce lui ?

— Celui que le monde attend ! dirent avec anxiété les chefs.

— Le grand Cophte ! murmurèrent trois cents voix.

— Eh bien ! s’écria l’étranger avec l’accent du triomphe, me croirez-vous maintenant quand je vous répéterai pour la seconde fois : Je suis celui qui est ?

— Oui dirent les fantômes en se prosternant.

— Parlez, maître, dirent le président et les cinq chefs, le front incliné vers la terre ; parlez, et nous obéirons.