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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 1.djvu/267

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— De tout, s’il le faut.

— À la bonne heure, voilà une parole royale.

— J’écoute.

— M’y voici. Il était une fois…

— Cela commence comme un conte de fée.

— C’en est un, sire.

— Ah ! tant mieux, j’adore les enchanteurs.

— Vous êtes orfèvre, monsieur Josse. Il était donc une fois une pauvre jeune fille qui, à cette époque, n’avait ni pages, ni voiture, ni nègre, ni perruche, ni sapajou.

— Ni roi, dit Louis XV.

— Oh ! sire.

— Et que faisait cette jeune fille ?

— Elle trottait.

— Comment, elle trottait ?

— Oui, sire, par les rues de Paris, à pied comme une simple mortelle. Seulement elle trottait plus vite, parce qu’on prétendait qu’elle était gentille et qu’elle avait peur que cette gentillesse ne lui valût quelque sotte rencontre.

— Cette jeune fille était donc une Lucrèce ? demanda le roi.

— Votre Majesté sait bien que, depuis l’an… je ne sais combien de la fondation de Rome, il n’y en a plus.

— Oh ! mon Dieu ! comtesse, deviendriez-vous savante, par hasard ?

— Non, si je devenais savante, j’aurais dit une fausse date, mais j’en aurais dit une.

— C’est juste, dit le roi, continuez.

— Elle trottait donc, trottait donc, trottait donc, tout en traversant les Tuileries, lorsque tout a coup elle s’aperçut qu’elle était suivie.

— Ah ! diable ! fit le roi ; alors elle s’arrêta ?

— Ah ! bon Dieu ! que vous avez mauvaise opinion des femmes, sire. On voit bien que vous n’avez connu que des marquises, des duchesses et…

— Et des princesses, n’est-ce pas ?

— Je suis trop polie pour contredire Votre Majesté. Mais ce