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III

LORENZA FELICIANI.


Voici ce qui s’était passé à l’extérieur de la voiture, tandis que dans l’intérieur causaient le voyageur et le savant.

Au coup de tonnerre qui avait abattu les chevaux de devant et fait cabrer ceux de derrière nous avons dit que la femme du cabriolet s’était évanouie.

Elle resta quelques instants privée de ses sens, puis peu à peu, comme la peur seule avait causé son évanouissement, elle revint à elle.

— Oh ! mon Dieu, dit-elle, suis-je abandonnée ici sans secours, et n’y a-t-il aucune créature humaine qui prenne pitié de moi ?

— Madame, dit une voix timide, il y a moi, si toutefois je pouvais vous être bon à quelque chose.

À cette voix, qui résonnait presque à son oreille, la jeune femme se redressa, et, passant sa tête et ses deux bras à travers les rideaux de cuir de son cabriolet, elle se trouva en face d’un jeune homme qui se tenait debout sur le marchepied.

— C’est vous qui m’avez parlé, monsieur ? dit-elle.

— Oui, madame, répondit le jeune homme.

— Et vous m’avez offert votre secours ?

— Oui.

— Qu’est-il arrivé d’abord ?

— Il est arrivé, madame, que le tonnerre vient de tomber presque sur vous, et qu’en tombant il a brisé les traits des chevaux de devant, qui se sont sauvés emportant le postillon.

La femme regarda autour d’elle avec l’expression d’une vive inquiétude.

— Et… celui qui conduisait les chevaux de derrière, où est-il ? demanda-t-elle.