— Comment ! vous ne savez pas un peu de mathématiques ?
— Non.
— De physique ?
— Non.
— De chimie ?
— Non. Je sais lire et écrire, voilà tout ; mais je saurai tout cela.
— Quand ?
— Un jour.
— Par quel moyen ?
— Je l’ignore ; mais je le saurai.
— Singulier enfant ! murmura le voyageur.
— Et alors… murmura Gilbert se parlant à lui-même.
— Alors ?
— Oui.
— Quoi ?
— Rien.
Cependant Gilbert et celui auquel il servait de guide marchaient depuis un quart d’heure à peu près ; la pluie avait tout à fait cessé, et la terre commençait même à exhaler cet âpre parfum qui remplace au printemps les brûlantes émanations de l’orage.
Gilbert semblait réfléchir profondément.
— Monsieur, dit-il tout à coup, savez-vous ce que c’est que l’orage ?
— Sans doute, je le sais.
— Vous ?
— Oui, moi.
— Vous savez ce que c’est que l’orage ? vous savez ce qui cause la foudre ?
Le voyageur sourit.
— C’est la combinaison des deux électricités, l’électricité du nuage et l’électricité du sol.
Gilbert poussa un soupir.
— Je ne comprends pas, dit-il.
Peut-être le voyageur allait-il donner au pauvre jeune homme une explication plus compréhensible, mais malheureusement,