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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 3.djvu/197

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— Oui, dont vous êtes amoureux, mais qui, par bonheur, ne vous aime pas.

— Vraiment ?

— Seulement, prenez garde, monsieur Gilbert, continua Nicole d’un ton de menace.

— Que je prenne garde ?

— Oui.

— À quoi ?

— Prenez garde que je ne vous dénonce.

— Toi, Nicole ?

— Oui, moi, et que je ne vous fasse chasser.

— Essaie, dit Gilbert en souriant.

— Tu m’en défies ?

— Positivement.

— Qu’arrivera-t-il donc si je dis à mademoiselle, à M. Philippe, à M. le baron, que je t’ai rencontré ici ?

— Il arrivera, comme tu l’as dit, non pas qu’on me chassera, je suis, Dieu merci, tout chassé, mais qu’on me traquera comme une bête fauve. Seulement, celle que l’on chassera, ce sera Nicole.

— Comment, Nicole ?

— Certainement, Nicole — Nicole à qui l’on jette des pierres par-dessus les murs.

— Prenez garde, monsieur Gilbert, dit Nicole d’un ton de menace, on a trouvé dans vos mains, sur la place Louis XV, un fragment de la robe de mademoiselle.

— Vous croyez ?

— C’est M. Philippe qui l’a dit à son père. Il ne se doute de rien encore, mais en l’aidant, peut-être finira-t-il par se douter.

— Et qui l’aidera ?

— Moi, donc.

— Prenez garde, Nicole, on pourrait se douter aussi qu’en faisant semblant d’étendre les dentelles, vous ramassez les pierres qu’on vous jette par-dessus les murailles.

— Ce n’est pas vrai, s’écria Nicole.

Puis, revenant sur sa dénégation :