Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 3.djvu/215

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vieux, et cependant il n’y a pas d’efforts que je ne fasse pour vous plaire.

— Cette chose, c’est que vous ne savez pas seulement ce dont il s’agit, maréchal.

— Oh ! que si fait.

— Vous savez ce qui me crispe ?

— Sans doute : Zamore a cassé la fontaine chinoise.

Un sourire imperceptible effleura les lèvres de la jeune femme ; mais Zamore, qui se sentait coupable, baissa la tête avec humilité, comme si le ciel eut été gros d’un nuage de soufflets et de chiquenaudes.

— Oui, dit la comtesse avec un soupir, oui, duc, vous avez raison ; c’est cela, et vous êtes en vérité un très fin politique.

— On me l’a toujours dit, madame, répondit M. de Richelieu d’un air tout confit de modestie.

— Oh ! je n’ai pas besoin qu’on me le dise pour le voir, duc ; et vous avez trouvé la raison à mon ennui, comme cela, tout de suite, sans chercher ni à droite ni à gauche : c’est superbe !

— Parfaitement ; mais cependant ce n’est pas tout.

— Ah ! vraiment.

— Non. Je devine encore autre chose.

— Vraiment ?

— Oui.

— Et que devinez-vous ?

— Je devine que vous attendiez hier au soir Sa Majesté.

— Où cela ?

— Ici.

— Eh bien, après ?

— Et que Sa Majesté n’est pas venue.

La comtesse rougit et se releva un peu sur le coude.

— Ah, ah ! fit-elle.

— Et cependant, dit le duc, j’arrive de Paris.

— Qu’est-ce que cela prouve ?

— Que je pourrais ne rien savoir de ce qui s’est passé à Versailles, pardieu ! et cependant…