Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 3.djvu/67

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facilité que les gloires de l’Opéra enlèvent les dieux et les déesses, et l’élève se trouva chez le maître.

Cette nouvelle habitation du vieux savant pouvait avoir de huit à neuf pieds de hauteur sur seize de diamètre ; elle était éclairée par le haut à la manière des puits, et hermétiquement fermée sur les quatre façades.

Cette chambre était, comme on le voit, un palais relativement à son habitation dans la voiture.

Le vieillard était assis dans son fauteuil roulant, au centre d’une table de marbre taillée en fer à cheval, et encombrée de tout un monde, ou plutôt de tout un chaos de plantes, de fioles, d’outils, de livres, d’appareils et de papiers chargés de caractères cabalistiques.

Il était si préoccupé, qu’il ne se dérangea point quand Balsano apparut.

La lumière d’une lampe astrale, attachée au point culminant du vitrage, tombait sur son crâne nu et luisant.

Il ressassait entre ses doigts une bouteille de verre blanc dont il interrogeait la transparence, à peu près comme une ménagère qui fait son marché elle-même mire à la lumière les œufs qu’elle achète.

Balsamo le regarda d’abord en silence ; puis, au bout d’un instant :

— Eh bien ! dit-il, il y a donc du nouveau ?

— Oui, oui. Arrive, Acharat, tu me vois enchanté, ravi ; j’ai trouvé, j’ai trouvé !…

— Quoi ?

— Ce que je cherchais, pardieu !

— L’or ?

— Ah bien… oui, l’or ! allons donc !

— Le diamant ?

— Bon, le voilà qui extravague. L’or, le diamant, belles trouvailles, ma foi, et il y aurait de quoi se réjouir, sur mon âme, si j’avais trouvé cela !

— Alors, demanda Balsamo, ce que vous avez trouvé, c’est donc votre élixir ?