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Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 3.djvu/93

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— Ah ! Jean, Jean, s’écria la comtesse, voilà qui me raccommode avec vous, mon ami ; mais ce sont des détails qu’il nous faudrait. Comment vit-elle, qui voit-elle, que fait-elle ? Reçoit-elle des lettres ? Voilà ce qu’il est important de savoir.

— Eh bien, on le saura.

— Et comment ?

— Ah ! voilà : comment ? J’ai cherché, moi, cherchez un peu à votre tour.

— Rue Coq-Héron ? dit vivement Chon.

— Rue Coq-Héron, répéta flegmatiquement Jean.

— Eh bien, rue Coq-Héron, il doit y avoir des appartements à louer.

— Oh ! excellente idée ! s’écria la comtesse. Il faut vite courir rue Coq-Héron, Jean, louer une maison. On y cachera quelqu’un ; ce quelqu’un verra entrer, verra sortir, verra manœuvrer. Vite, vite, la voiture ! et allons rue Coq-Héron.

— Inutile, il n’y a pas d’appartements à louer, rue Coq-Héron.

— Et comment savez-vous cela ?

— Je m’en suis informé, parbleu ! mais il y en a…

— Où cela ? Voyons.

— Rue Plâtrière.

— Qu’est-ce que cela, rue Plâtrière ?

— Qu’est-ce que c’est que la rue Plâtrière ?

— Oui.

— C’est une rue dont les derrières donnent sur les jardins de la rue Coq-Héron.

— Eh bien, vite, vite ! dit la comtesse, louons un appartement rue Plâtrière.

— Il est loué, dit Jean.

— Homme admirable ! s’écria la comtesse. Tiens, embrasse-moi, Jean.

Jean s’essuya la bouche, embrassa madame du Barry sur les deux joues et lui fit une cérémonieuse révérence en signe de remerciement de l’honneur qu’il venait de recevoir.

— C’est bien heureux ! dit Jean.

— On ne vous a pas reconnu, surtout ?