Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 4.djvu/126

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et blanches, sur lesquelles étaient figurés divers instruments de travail, plus symboliques sans doute que réels. Une seule lampe pendait de la voûte, jetant un reflet sinistre sur des figures assez honnêtes pourtant qui causaient entre elles à voix basse sur des bancs de bois.

Il n’y avait par terre ni parquet, ni tapis, mais une épaisse natte de jonc qui assourdissait les pas.

Rousseau ne produisit donc en entrant aucune sensation.

Nul ne parut avoir remarqué qu’il entrât.

Cinq minutes avant, Rousseau ne désirait rien tant qu’une pareille entrée, et cependant son entrée faite, il fut fâché d’avoir si bien réussi.

Il vit une place vide sur un des derniers bancs ; il s’y installa le plus modestement qu’il put, derrière tous les autres.

Il compta trente-trois têtes dans l’assemblée. Un bureau, élevé sur une estrade, attendait un président.


CIII

LA LOGE DE LA RUE PLATRIÈRE.


Rousseau remarqua que les conversations des assistants étaient fort discrètes et fort restreintes. Beaucoup ne remuaient pas les lèvres. À peine si trois ou quatre couples échangeaient des paroles.

Ceux qui ne parlaient pas essayaient même de cacher leur visage, ce qui n’était pas malaisé, grâce à la grande masse d’ombres projetées par l’estrade du président qu’on attendait.

Le refuge de ceux-là, qui paraissaient être les timides, était derrière cette estrade.

Mais en revanche, deux ou trois membres de la corporation se donnaient beaucoup de mouvement pour reconnaître leurs