Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 4.djvu/180

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— Et quand l’a-t-elle prise ?

— Hier soir.

— Où était-elle ?

— Sous le chandelier.

— Et qu’en a-t-elle fait ?

— Elle l’a portée rue Saint-Jacques.

— Et à quel endroit de la rue Saint-Jacques ?

— Au n° 29.

— À quel étage ?

— Au cinquième.

— Chez qui ?

— Chez un garçon cordonnier.

— Comment s’appelle-t-il ?

— Simon.

— Qu’est-ce que cet homme ?

La somnambule se tut.

— Qu’est-ce que cet homme ? répéta Balsamo.

Même silence.

Balsamo étendit vers elle sa main imprégnée de fluide, et la malheureuse, écrasée par cette attaque terrible, n’eut que la force de murmurer :

— Son amant.

Marat poussa un cri d’étonnement.

— Silence, dit Balsamo ; laissez la conscience parler.

Puis, continuant de s’adresser à la femme toute tremblante et tout inondée de sueur.

— Et qui a conseillé ce vol à dame Grivette ? demanda-t-il.

— Personne. Elle a soulevé le chandelier par hasard, elle a vu la montre, alors le démon l’a tentée.

— Était-ce par besoin ?

— Non, car la montre, elle ne l’a pas vendue.

— Elle l’a donc donnée ?

— Oui.

— À Simon ?

La somnambule fit un effort :